MONUMENTA

Marc Sanchez : Daniel Buren, vous avez travaillez longtemps à ce projet mais, dans un premier temps, lorsqu’il vous a été proposé d’intervenir dans ce bâtiment, qu’est-ce qui vous a le plus frappé ?

Daniel Buren : Tout d’abord, je voudrais dire que ce bâtiment est l’un des lieux les plus difficiles qui soient pour y faire une exposition : par sa taille, par sa beauté, par son histoire. Ensuite, davantage encore que l’architecture, l’aspect vraiment frappant de ce lieu c’est l’atmosphère qui y règne, sa légèreté, cette impression que l’on ressent d’être dehors alors qu’on est dedans. L’esprit du lieu, c’est le soleil, la lumière.

MS : En 2012, MONUMENTA en sera à sa cinquième édition. Avez-vous pris en compte la façon dont les quatre autres artistes sont intervenus dans ce bâtiment, les œuvres qu’ils y ont présentées, leur façon de réagir à l’espace ?

DB : Évidemment ! Lorsque l’on n’est pas le premier, on voit ainsi – et c’est un avantage certain – ceux qui se sont trompés et ceux qui ont réussi à sortir leur épingle du jeu ! Il est intéressant d’analyser à quoi tiennent ces réussites et ces échecs. Comme le lieu lui-même est primordial, ici plus encore qu’ailleurs, même les artistes qui ont le sens de l’espace, le sens du lieu, ne sont pas à l’abri d’une erreur qui, si elle advient dans ce lieu, est fatale. Quant à ceux dont les talents s’exercent sans se soucier ni des lieux ni de l’espace dans lesquels ils interviennent, ils risquent ici, s’ils n’y prennent garde, de s’y faire griller.